All-Ireland 2018

mardi 13 août 2013

Dublin-Kerry, opposition traditionnelle et(ou) rivalité en carton?

A moins de trois semaines de la seconde demi finale du All Ireland 2013, qui verra s'opposer deux comtés légendaires du foot gaélique, Dublin et Kerry, il est indispensable de revenir sur l'une des rivalités les plus marquées de l'histoire de ce jeu.
Marquée oui, mais selon beaucoup, en partie factice et largement romancée.

En effet, si ces comtés sont les deux plus titrés du pays (Kerry a ramené la Sam Maguire a 36 reprises dans le sud ouest, et Dublin l'a conservée 23 fois dans la capitale), les statistiques elles, parlent nettement en faveur des kerrymens,
en effet, avant la finale de 2011, qui avait vu les dubs remporter leur premier All Ireland depuis 1995 et leur première victoire sur Kerry en championship depuis la mythique demi-finale de 1977, les deux équipes s'étaient affrontées onze fois en finale du championnat pour huit victoire du kingdom contre trois pour Dublin.

Kevin Heffernan, général en chef de la heffo's army

Kerry a pris part à 56 finales au total, la première en 1892 face à...Dublin, pour une défaite (0-03/1-04), la dernière contre...Dublin pour une autre défaite (1-11/1-12), si vous avez suivi et pris le temps de compter, entre ces deux dates, une seule finale dans l'escarcelle dublinoise face à Kerry (celle de la heffo's army en 1976).
Les seventies furent la période de leur plus forte opposition, les deux comtés s'affrontant à six reprises en finale entre 1975 et 1985.

Pat Spillane, légende du Kerry des grandes années,
 aujourd'hui consultant tv pour RTE


Le sentiment de supériorité très fort chez les kerrymen provient essentiellement de cette période de domination systématique entre 1977 et cette victoire des dubs dans ce qui reste pour beaucoup comme le plus grand match de l'histoire du foot gaélique et la victoire de 2011 sur un coup de pied de son gardien Stephen Cluxton dans les ultimes secondes, ce sont 34 année de revers à répétition pour les joueurs de la capitale, assommants comme lors de la finale de 1978 qui voyait Kerry s'imposer par l'un des écarts les plus large pour une finale (5-11/0-09 soit +17pts), ou encore du quart de finale de 2009 remporté par le kingdom sur le même différentiel (+17).

La balance penche globalement très largement en faveur du vert et or du Kerry, avec 15 victoires contre 6 à Dublin et 2 nuls, sans compter que deux de ces six succès acquis par les dubs le furent avant 1910, c'est à dire en un temps ou les comtés n'étaient représentés que par des clubs et non par une sélection générale de tous les joueurs du comtés.
Cork, Galway et surtout Down ont tous ont meilleur bilan face à Kerry que Dublin, ces derniers s'imposant lors des quatre matchs les opposant au comté le plus titré du pays (lors des finales de 1960 et 68, et des deux demis de 1961 et 91).

Malgré tout, un Kerry-Dublin à Croke Park n'est jamais un match comme un autre, la légende dublinoise Kevin Heffernan (coach mythique des années 70-80) avouait lui même que remporter un All Ireland contre Kerry équivalait a en gagner deux, et la victoire des dubs en 2011 semble avoir ouvert une nouvelle ère dans l'histoire de la rivalité entre les deux clans, car si Kerry peut toujours s'appuyer sur un noyau dur ultra expérimenté et sur le meilleur joueur de la décénnie, le grand Colm "gooch" Cooper, Dublin bénéficie d'une génération dorée, lancée par Pat Gilroy et relayée par son successeur Jim Gavin, et dont le style de jeu ultra offensif est salué par un large éventail d'observateurs.

La bataille de l'intox a débuté dés le lendemain des quarts de finale, disputés le premier weekend d'aout.
Le manager du kingdom avouait craindre un raz de marée bleu le 1er septembre si ses joueurs ne montraient pas de meilleurs dispositions que face à Cavan en quart.
Côté Dublin, Jim Gavin fait son maximum pour éviter un excès de confiance entretenu par les commentaires élogieux des médias et de beaucoup de coachs et de joueurs.

Bernard Brogan "fils"

Enfin, il est un joueur pour qui ce match représentera toujours plus qu'aucun autre, l'attaquant et buteur dubliner, Bernard Brogan, dont l'homonyme de père fut l'auteur du but de la victoire légendaire de 1977,  dont la mère est originaire du Kerry et qui a passé une large partie de ses jeunes années dans ce comté.

2 commentaires:

  1. Pour avoir un beau-père Kerryman, je peux certifier que les matchs contre les Dubs (et contre Cork en championnat du Munster) sont les plus attendus. Mais pour cette année, le Kerry est quand même dans une dynamique moins bonne que Dublin.

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  2. Clairement, Kerry-Cork est de loin la rivalité la plus forte et la plus authentique du pays, même si certaines en ulster ne sont pas "piquées des hannetons" non plus,
    dans le cas de Kerry et cork, on peut même parler d'animosité assez...prononcée.
    En fait Dublin-Kerry c'est la capitale contre le meilleur comté de tout les temps, c'est ce qui en fait un match à part.

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